Il est de retour. Toujours le même numéro 46 avec du jaune fluo, les cheveux bouclés, le piercing à l'oreille et un charisme de fou. Une popularité qui ne baisse pas d'année en année et des fans de l'époque de ses titres mondiaux en motos faisant le pied de grue devant son stand ou son motorhome dans l'espoir d'un moment, une photo, un selfie, un autographe. Le tout dans un grand respect mutuel.

« Je suis vraiment très heureux d'être de retour en Belgique, à Spa-Francorchamps, le circuit idéal pour piloter une voiture de course, » explique l'Italien dans un anglais chantant qu'on aime entendre. «C'est un peu comme Mugello ou Philip Island pour la moto. Je n'ai pas participé aux essais hivernaux. Je manque de roulage et donc je suis très content à l'idée de pouvoir prendre le volant de ma BMW M4 WRT durant cinq jours au cours de la prochaine semaine. »

En effet, après les trois jours du WEC, « Vale » enchaînera mardi et mercredi prochain avec le prologue des 24H de Spa auxquelles il participera pour la quatrième fois en compagnie de Kevin Magnussen et de René Rast.

« Wouaw, quel équipage, » s'exclame-t-il. « Si on m'avait dit il y a deux ans que j'allais partager mon volant avec un pilote de F1, j'aurais cru à une blague. On est forts et motivés. J'adore disputer les 24H ici. Je m'amuse beaucoup. Car c'est la course la plus difficile. Vous êtes toujours au milieu de vingt GT3, la météo est changeante, il y a la nuit, beaucoup de très bons pilotes. Mon meilleur résultat est une quatrième place. Je rêve bien sûr d'un podium. »

Des podiums, il en a déjà deux en ce début de saison avec la 2e place aux 12H de Bathurst et lors des 6H d'Imola avec la M4 WRT. Un rendez-vous d'Emilie Romagne où Valentino Rossi a vécu le meilleur avec sa première pole en WEC et le pire avec un accrochage lui coûtant la victoire le dimanche.

« Je ne m'attendais pas à signer la pole à domicile, » avoue-t-il. « Je suis très heureux que le règlement ait changé et que les pilotes Silver comme moi aient désormais l'occasion de rouler en qualifications. Car c'est mon point faible et un exercice dans laquelle je dois encore m'améliorer. »

"Quand je rattrape un rival, je veux toujours le doubler le plus vite possible"

Quant à sa faute en course...

« Oui, j'ai commis une erreur, » admet-il avec beaucoup d'honnêteté. « On venait de me dire par radio que j'allais devoir encore prolonger mon relais, mais je ne savais pas de combien. J'ignorais bien sûr qu'il ne me restait plus que trois tours à boucler. Sinon je ne serais pas allé au contact. Honnêtement, je n'ai pas encore compris toutes les subtilités de l'endurance. J'ai gardé mes vieux réflexes de la compétition en moto. Quand tu reviens sur un adversaire et que tu es plus rapide, pour moi tu dois le doubler le plus rapidement possible. J'ai essayé de m'infiltrer à l'intérieur pour l'obliger à s'écarter et à rouler hors trajectoire. Personnellement, je regarde toujours dans mon rétroviseur au moment de me lancer dans un virage dans ce type de course. Il ne l'a pas fait et on s'est touché. Je suis désolé. Ok on a perdu la victoire, mais on est tout de même monté sur la deuxième marche du podium donc c'était tout de même positif. »

Revanche à Francorchamps ce week-end ? «Oui on va essayer. C'est le but. La saison a plutôt bien démarré en WEC. On va essayer de poursuivre dans cette voie... » 

Un dernier mot sur les nouvelles infrastructures de WRT visitées ce mardi : « C'est fantastique. Du super boulot et un gros pas en avant par rapport au passé. Je n'ai personnellement jamais vu de telles installations en moto. Cela doit donner une grosse motivation supplémentaire à toutes les personnes qui travaillent là-bas. »

Photo Benny Houbrights