24H du Mans : Robert Kubica : « Gagner Le Mans, un vieux rêve de gamin »

C'est un grand jour pour la Pologne. Avec le deuxième succès du team polonais Inter Europol Compétition en LMP2 et du fils de son propriétaire Jakub Smiechowski, mais bien sûr aussi la première victoire au Mans d'un Polonais, le plus célèbre de tous, Robert Kubica.
« En tant que passionné, quand j'étais gamin, que je roulais en karting, je rêvais bien sûr de participer un jour à cette grande course, » raconte l'ancien vainqueur du GP du Canada qui aura disputé près de la moitié de la course derrière le volant. «Cela s'est produit assez tard, à 36 ans avec le team WRT en LMP2. C'était il y a quatre ans. On menait la catégorie jusque dans le dernier tour où l'on a abandonné... »
Un vrai cauchemar partagé avec Yifé Yé, le pilote chinois qui l'accompagne aujourd'hui dans le 2e plus grand succès de sa carrière. Une sacrée revanche pour les deux hommes.
« Autant vous dire que je n'y ai pas cru avant le drapeau à damier. »
On ressent beaucoup d'émotion chez le Polonais qui a traversé bien des épreuves dans la vie. Un puriste qui aurait pu perdre deux fois la vie lors de gros accidents. Et qui aujourd'hui triomphe dans la plus grande course au monde. Une belle revanche aussi sur la vie et sur son handicap. « Gagner Le Mans c'est quelque chose de très spécial. Avec la fatigue, l'adrénaline, je ne réalise pas encore très bien. Honnêtement, je ne m'y attendais pas. On a dû cravacher et se battre jusqu'au bout. »
Yifé Yé acquiesce. Pour le jeune Chinois c'est clairement le plus beau jour de sa carrière : « La dernière fois que j'étais monté sur le podium ici c'était lors de mon titre en F4 France. Je louais une chambre avec vue sur le virage du Tertre Rouge. Je pouvais entendre et voir les voitures depuis ma maison quand j'étais à l'école de la FFSA. J'ai toujours été très attaché à la ville du Mans. Et aujourd'hui je gagne les 24H. Je n'en reviens pas. C'est dingue. »
Déjà lauréat ici en LMP2, le Britannique Phil Hanson conclu avec un brin d'humour : « Je suis soulagé car je savais que je partageais le volant avec les deux plus grands malchanceux de ces dernières éditions. Je roulais contre eux en 2021 quand ils sont tombés en panne dans le dernier tour. J'ai donc bien attendu le dernier moment avant de célébrer. Je pense que le secret de notre succès est d'avoir commis moins d'erreurs que nos équipiers sur les deux voitures rouges. Porsche a poussé jusqu'au bout et nous a jamais permis de relâcher notre effort. Cela a été une course intense et disputée d'un bout à l'autre. »