Jules Gounon : « Je flashe toujours pour Michi »

Fils de l'ex-pilote de F1 Jean-Marc, Jules Gounon est un pur et dur. Sacré en GT World, vainqueur des 24H de Spa et des 12H de Bathurst entre autres, le Français roulant sous licence d'Andorre est une référence en Grand Tourisme où il représente officiellement les intérêts de Mercedes.
Mais depuis l'an dernier, il est également sous contrat avec Alpine. D'abord réserviste, il a d'abord remplacé Ferdinand Habsburg blessé puis a été titularisé pour l'ensemble du WEC 2025 sur l'Alpine A424 en compagnie de Mick Schumacher et de Fred Makowiecki. Un proto qui a terminé sur le podium lors des récentes 6H d'Imola.
Jules, pas trop difficile de passer d'une GT3 à Hypercar et inversement ?
« Non, cela va. Je m'adapte assez vite, même s'il me faut quelques tours pour reprendre mes marques quand je remonte dans l'Hypercar. C'est plus facile dans l'autre sens. Chez BMW, les pilotes se concentrent globalement sur une catégorie car ils ont un double programme IMSA et WEC. Mais avec seulement huit week-ends de course, je ne pourrais me contenter du programme Alpine. Je suis donc très heureux de pouvoir cumuler avec deux constructeurs différents, mais jamais concurrents dans les championnats auxquels je participe. »
Tu vas disputer à Spa ce samedi ta sixième course avec l'Alpine. Tu te sens désormais à 100% derrière son volant ?
« Honnêtement, non. On roule très peu en essais lors d'un week-end. Depuis jeudi, je ne dois pas avoir bouclé plus de 15 tours. Et les tests privés sont limités. Je n'ai donc pas encore retrouvé le même feeling, les mêmes automatismes que dans la GT. Avec la GT3, tu définis un set-up et tu ne touches plus à rien. Tu t'adaptes. Avec l'Hypercar, il y a beaucoup plus de systèmes à gérer. Tu peux changer les réglages en roulant au fur et à mesure de la course, de la dégradation des pneumatiques, de la température. C'est plus cérébral. »
Le podium d'Imola, ton premier en WEC a dû booster toute l'équipe...
« Bien sûr. Tout comme celui de Fuji l'an dernier. On va essayer de rester dans cette dynamique positive. »
On voit de plus en plus de pilotes GT passer à l'Hypercar...
« Voici cinq ou six ans, le GT3 était encore considéré comme une sous-catégorie. Mais depuis la création de l'Hypercar, plusieurs constructeurs ont promu leurs pilotes GT. Chez Ferrari, Porsche et BMW, la grande majorité des pilotes officiels roulaient encore en GT3 il y a quelques années. En fait, il y a plus de pilotes issus du GT que du LMP2. »
Tu vas disputer dans un gros mois tes premières 24H du Mans au sein d'une voiture de la catégorie de pointe. Avec quelles ambitions ?
« Apprendre un maximum de l'expérience de Fred Makowiecki. Je veux être content de moi à l'issue du week-end. Je vais y aller pas à pas, sans me mettre de pression. »
Fait très rare, ta compagne Michelle Gatting est aussi pilote officielle et dispute le même championnat que toi. Cela doit pas mal parler de course à la maison, non ?
« On ne fait que cela. Et quand on n'est pas sur une course, on regarde les autres rouler à la télé. On est des grands passionnés. »
Qui économise une chambre d'hôtel lors des meetings WEC ? Porsche ou Alpine ?
« Ah ah. Plutôt Alpine car Iron Lynx réserve généralement les plus beaux hôtels pour les Iron Dames. Mais il arrive qu'on ne dorme pas ensemble. Cela a été le cas par exemple l'an dernier quand j'ai disputé ma première course en Hypercar. Je voulais rester concentré à 100% sur mon job...»
Vous vous croisez aussi sur la piste. Faites vous généralement un petit signe à Michelle lorsque vous la doublez ?
« Oui. L'an dernier ici, je me souviens avoir reconnu son casque lors de la remontée vers Blanchimont. Je l'ai flashée quinze fois en revenant très vite dans son sillage. Et quand je me suis retrouvé devant elle, elle m'a flashé à son tour en zigzaguant pour me dire coucou à son tour. »