C'est un fait assez rare pour être souligné. De mémoire de suiveur, nous n'avions encore jamais entendu parler de l'annulation des résultats d'une course automobile entière.

C'est pourtant ce qui vient d'arriver avec la première manche du GT Sprint de Barcelone il y a un peu plus d'un mois.

Rappelez vous, l'épreuve catalane avait été marquée par plusieurs accidents et avait été neutralisée durant 55 minutes (sur un total d'une heure) sous voiture de sécurité. Au final trois tours seulement avaient pu être bouclés sous drapeau vert et c'est la Mercedes Boutsen VDS de Maximilian Götz et Jules Gounon, à la dérive en slicks derrière la voiture de sécurité, qui avait été déclarée victorieuse. Une décision totalement injuste car elle avait simplement bénéficié d'une mauvaise application de la règlementation.

Il est en effet stipulé que les équipages doivent changer de pilotes entre la 25e et la 35e minutes, mais que s'il y a une voiture de sécurité, le directeur de sécurité doit repousser cette fenêtre ceci afin que tout le peloton ne se précipite pas dans les stands en même temps ou que seule une partie du peloton puisse rentrer au pit une fois la 25e minute passée et que cela profite aux concurrents classés plus loin.

Or à Barcelone, il n'y a eu aucune indication de report. Certains sont donc rentrés dès la 25e minute alors que rien n'était encore indiqué sur les écrans et que le règlement ne le prévoit pas. Il y a eu une énorme confusion car le directeur de course comptait sans doute relancer l'épreuve, mais un double autre incident l'en a empêché. Il aurait alors fallu brandir le drapeau rouge. Contrairement à ce qui avait été préconisé aux 24H de Spa. Mais il y a une différence entre rouler 1h ou 2h sous SC sur une épreuve de 24H et rester 55' derrière voiture de sécurité sur une course d'une heure.

Il n'y a donc clairement pas vraiment eu de course et le résultat avait été tronqué par la non application claire et précise du règlement. Le team belge WRT a donc décidé, dès la ligne franchie, d'interjeter appel du résultat. Et même si cela n'a rien changé au final dans la course au titre en Sprint face à la Mercedes Winward de Auer-Engel, Vincent Vosse en a fait une question de principe et est allé au bout du processus.

WRT a donc plaidé devant la Cour Nationale d'Appel et a obtenu gain de cause avec l'annulation pure et simple du résultat de cette course tombée à l'eau pour non respect des articles 20.5.1 et 20.5.2 du règlement sportif du GT World Challenge.

SRO, l'organisateur, a été réprimandé pour ne pas avoir réagi de manière appropriée conformément aux règlements en place.

Alain Adam, le directeur de course belge qui officiait à Barcelone, a été suspendu et remplacé pour la finale de Jeddah par Niels Wittich, le directeur de course allemand (ex-DTM) remercié par la F1.